Tandis
que l’attente devient éternité, que le brouillard peu à peu s’est levé laissant
place à un soleil plus qu’inhabituel, que les sons restent désespérément
cloîtrés derrière leur cloison encéphale, et que la nicotine se dessèche
lentement sur ses lèvres, l’ermite voit
s’accumuler sur le tableau noir de son esprit contrit la liste interminable et
perfide de ses projets aux racines indéterminées…
Le vent ne
soufflera pas dans son intérieur anxiogène. C’est à peine si la lumière parvient
à traverser ses paupières… mais son cerveau ankylosé ne peut traiter ces
informations vaporeuses, ni même lui apporter un semblant de réponse aux
questions qu’il n’a pas le temps de se poser. Il ressent juste le poids de son
corps, juste l’alourdissement de sa chair. Parfois, ses organes lui semblent
malades, mais au fond il sait très bien que c’est son esprit qui se détériore… Il commence à s’isoler même de
son univers mental, et ça commence à lui jouer des tours. Peut être qu’une
bonne séance de spiritisme permettra à son âme désorientée et lasse de
réintégrer son corps par les plaies qu’il lui aura fraîchement ouverte à cette occasion ? Peut être, mais rien
n’est moins sûr…
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